À deux semaines de Pâques, c’est l’occasion de rappeler l’étymologie de l’île du même nom, découverte en ce jour sacré, le 5 avril 1722. Sa puissance évocatrice n’est pas en rapport avec ses 163 km2 : sur leur carte d’un monde idéal, réalisée en la fatidique année 1939, les surréalistes la faisaient aussi grande que l’Europe, rappelle Bruno Claessens, expert chez Christie’s… Les moai, ces énigmatiques statues de pierre, en sont l’expression la plus célèbre, mais pas la seule. Une statuette sardonique d’homme émacié, sculptée dans du bois toromiro, illustre aussi la production plastique de cette île aujourd’hui quasi fantôme. L’un des clous de la belle exposition du musée Fenaille à Rodez à l’automne dernier, elle passe en vente ce mercredi, chez Christie’s à Paris. Rapportée en 1868 par les officiers de la frégate britannique Topaze (qui bénéficièrent des bons services des pères de la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus et Marie, évangélisateurs de l’île et hostiles à ces œuvres « païennes »), elle a échappé au sort d’autres figurines du lot, troquées dans des bars de Valparaiso…
L'image du jour