Avez-vous des nouveaux venus sur la foire ?
Bien sûr ! Nous avons 55 nouvelles galeries sur 150, ce qui est un bon taux de renouvellement ! Pour n’en citer que quelques-uns, nous sommes heureux de voir venir pour la première fois des exposants comme Jérôme Poggi, Art Concept, Filomena Soares, Valérie Bach ou de voir revenir, après des années d’absence, Anne de Villepoix, Lara Vincy ou Ceysson & Bénétière. Comme chaque année, nous mettons aussi en avant, en dehors des stands des galeries, un important fonds privé, celui de Catherine Petitgas. Mécène et historienne de l’art basée à Londres, elle a contribué à la fondation du département d’art latino-américain de la Tate Modern. C’est la première fois qu’on voit en France sa collection, dont nous présentons une sélection autour d’artistes femmes du bassin amazonien, de la Brésilienne Claudia Andujar à la Vénézuélienne Lucia Pizzani.
Vous faites un focus sur la scène latino-américaine aujourd’hui. Comment a-t-elle évolué ?
C’est une scène qui s’est beaucoup mondialisée. On trouve aujourd’hui des artistes latino-américains dans des galeries européennes ou même asiatiques – Wooson de Daegu, en Corée du Sud, présente ainsi un solo show de la Chilienne Sandra Vásquez de la Horra. C’est aussi une scène qui est très active dans les nouveaux médias, ce que l’on ne soupçonne pas toujours. À titre d’exemple, nous présentons une project room sur 18 ans de création récente en vidéo. Mais c’est encore une scène fragile, qui n’a pas toujours les moyens de se faire mieux connaître. Le coût d’un voyage en Europe pour les galeries – notamment les démarches de dédouanement – est très lourd, ce qui n’est pas le cas lorsqu’elles exposent à Art Basel Miami Beach, qui est dans le même espace douanier de l'ALENA.
Qu’avez-vous au programme pour 2020 ?
Après la scène française et latino-américaine, nous continuerons notre exploration des scènes européennes, avec l’Espagne et le Portugal. C’est intéressant de le faire maintenant alors que ces deux pays sortent enfin d’une crise terrible, qui les a rendu absents des radars depuis longtemps. Il y une nouvelle vitalité – et le dépôt annoncé de la collection d’Ella Fontanals de Cisneros à Madrid en est un indice.