Qui est familier de ces dessins sommaires, qui s'accumulent depuis vingt-trois ans sur les pages des carnets que Dan Perjovschi a toujours à portée de main, et se déploient depuis une dizaine d'années sur les murs des musées et des galeries, se réjouira de les revoir dans cette configuration flatteuse. Mais cette « rétrospective transparente » de l'artiste roumain au Centre de Création Contemporaine (CCC) à Tours amène une question cruciale, posée par la nature même de ce qui y est présenté, non sans faire ressurgir d'anciens débats nés sur le versant tangible de l'art conceptuel. En 1999, Perjovschi dessinait sa chronique du monde contemporain en saynètes d'une efficacité magistrale sur le carrelage du pavillon roumain à la Biennale de Venise. Récemment, ses compositions recouvraient l'immense baie vitrée au rez-de-chaussée du Palais de Tokyo, pendant…