Elle a bon pied bon œil : à 90 ans, l’artiste japonaise Takako Saito est à l’ouvrage tous les jours. « Même si elle a la vue moins assurée, elle continue de travailler à la scie électrique », précise l’un des commissaires, Johannes Stahl. Elle produit encore toutes ses pièces elle-même ! » Cette vraie bourlingueuse, qui a été compagnon de route de Fluxus à New York dans les années 1960, à Reggio Emilia dans les années 1970, puis à Düsseldorf où elle habite toujours, reçoit enfin du CAPC de Bordeaux un hommage mérité (jusqu'au 22 septembre). En quelque 400 pièces, on fait le tour de son œuvre inclassable (que la galerie Lara Vincy fut l’une des premières à défendre). Des masques en bois, des livres en filtres à café, des robes en papier, des dessins au jus de betterave et, partout, des échelles et des jeux d’échecs, deux de ses motifs obsessionnels. L’an dernier (voir QDA du 19 mars 2018), nous citions Gianfranco Baruchello, honoré à la Villa Arson à 93 ans. Faisons mentir le dicton : la valeur attend parfois le nombre des années…
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