Après avoir été l’une des stars du XIXe siècle, il était tombé dans un puits sans fond, symbolisant l’art pompier dans ses outrances, avec ses sujets scabreux et ses nudités abondantes pour rincer l’œil des notables… Mais c’est la loi du grand retour : ce qui a été méprisé, ringardisé est amené à resurgir. C’est ce qui est attendu pour William-Adolphe Bouguereau (1825-1905). Le peintre de La Rochelle, que Michel Laclotte n’avait même pas retenu dans son Dictionnaire des grands peintres (Larousse), revient sur le devant de la scène. Son catalogue de nymphes, de guerriers nus et de satyres, de bacchanales sous les grands arbres, mais aussi d’humbles glaneuses, tricoteuses et ravaudeuses a repris du souffle. Pour celui qui n’avait guère dépassé 3 millions d’euros aux enchères (chez Christie’s New York en 2000) est prévue une envolée de la cote : sa gigantesque Jeunesse de Bacchus (6 mètres de long) - un chef-d’œuvre dont sa famille ne s’était jamais dessaisi - est estimée entre 25 et 35 millions de dollars, le 14 mai chez Sotheby’s. L’Amérique, où Bouguereau a obtenu 99 de ses 100 meilleures enchères depuis 25 ans, lui conserve sa tendresse…
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