Le 28 février, Sotheby’s a dévoilé son bilan mondial détaillé pour l’année 2018 – une obligation puisque la société est cotée à la bourse de New York. La société américaine se félicite de la hausse de 16 % de ses ventes, à 6,4 milliards de dollars, talonnant Christie’s et ses 7 milliards. Les seules ventes aux enchères, en augmentation de près de 15 %, s’élèvent à 5,2 milliards de dollars. Mais c’est le bond de 37 % des ventes privées qui fait toute la différence : avec 1 milliard de dollars dans ce domaine, la société coiffe sa rivale et ses 653 millions. Ce résultat confirme la stratégie du PDG Tad Smith, déployée à son arrivée en 2015 : en 2017, il avait embauché David Schrader, un ancien de JP Morgan, collectionneur d’art contemporain, pour piloter les ventes privées. Le choix de développer d’autres segments du luxe s’est également avéré payant : Sotheby’s a ainsi vu ses ventes aux enchères de montres croître de 57 %, quand celles de vin augmentaient de 41 %. Les investissements technologiques ont par ailleurs porté leurs fruits : les ventes en ligne ont augmenté de 24 %, si bien qu’aujourd’hui 37 % des lots cédés par la maison le sont par le biais d’Internet, une performance (ce chiffre était de 11% en 2014). Si Sotheby’s n’est leader dans aucune catégorie phare, elle peut se targuer de doubler Christie’s sur le continent le plus prometteur : l’Asie. À Hong Kong, la société a pour la première fois totalisé près d’1 milliard de dollars. Ombre au tableau, son bénéfice net, à 108,6 millions de dollars, est en baisse de près de 10 % par rapport à l’an dernier.