Après les araignées-architectes de Tomás Saraceno au Palais de Tokyo, voici les phasmes de Daniel Steegmann Mangrané à l'Institut d’art contemporain de Villeurbanne. Avec la complicité de ces étranges insectes invisibles, se faisant tour à tour bâtons, ronces, feuilles ou écorces, l’artiste catalan, remarqué à la dernière Biennale de Lyon, nous invite à repenser notre réalité. Héros imperceptibles d’un film, Phasmides, ces insectes-brindilles sont les guides fantomatiques d’un parcours labyrinthique au cœur d’un espace architecturalement modifié, une « sculpture architecturale immersive », nous conduisant à prendre conscience, par l’expérience de l’errance et du vide, de l’informe. Ne voulais prendre ni forme, ni chair, ni matière est le titre donné par l’artiste entomologiste à cette mise en abyme de la métamorphose et de la disparition. Une déambulation initiatique proposée jusqu’au 28 avril.