« Où en sommes-nous? Où allons-nous? » C'est avec cette question à la Gauguin que Bernard Blistène, directeur du département du développement culturel au Centre Pompidou, a introduit les enjeux de la table ronde organisée hier par l'institution parisienne sur les nouveaux défis auxquels doivent faire face les musées. Ce à quoi répondait plus loin Jean-Pierre Criqui, directeur des Cahiers du Musée national d'art moderne, en citant les propos datant de 1974 de l'ancien conservateur du MoMA de New York, William Rubin : « le concept de musée n'est pas indéfiniment extensible ».
Directeur de la Tate, Nicholas Serota est vite rentré dans le vif des interrogations que connaît son institution : dans un monde où la peinture et la sculpture ne sont plus considérées comme le centre du travail artistique, comment montrer la production des artistes (avec la création d'espaces pour les performances, les Tanks) ? À l'ère postcoloniale, faut-il présenter seulement les oeuvres occidentales et du nouveau monde, ou aussi du reste du monde, et comment les montrer (la Tate achète depuis 2003 de l'art…