L’énigmatique Junya Ishigami, dont l’exposition à la Fondation Cartier, à Paris, fut en 2018 un triomphe, signera le prochain pavillon de la Serpentine à Londres. Plus qu’une architecture éphémère, cette construction est une consécration car elle propulse son auteur dans le clan très fermé des « starchitects » (Hadid, Gehry, Nouvel, Ito, Kéré, Sanaa…) Fidèle à son écriture empreinte d’inspiration écologique, de disparition et de renversements, l’architecte japonais de 44 ans devrait bâtir sous une arche de tuiles grises, une allégorie de canopée faussement creusée dans une colline de roches. Solide, elle n’en sera pas moins immatérielle puisqu’elle devrait se transformer en un nuage de vapeur. Tellurique et tectonique, elle jouera de sa fragilité apparente, s’affirmant menacée par la moindre brise d’été. Une architecture en forme de haïku de maître.