Il était né en 1930 à Nashville, Tennesse, patrie du blues, et pour ne pas faire mentir ses racines musicales, projetait réellement de devenir saxophoniste de jazz. Arrivé à New York, en 1952, vivotant de petits emplois, il déniche rapidement un poste de gardien au MoMA (qui fit surveiller ses salles à l’époque, sans le savoir, par une véritable pépinière d’artistes : Sol LeWitt et Dan Flavin en firent partie au même moment). Robert Ryman se passionne alors pour l’art et les musées, admire Matisse et Malevitch et commence ses expérimentations autour du carré, en privilégiant la peinture blanche et en variant les supports et les pinceaux. Cette pratique le fera classer dans les courants du minimalisme et du formalisme, même s’il prétendait être un réaliste. L’un de ses collectionneurs passionnés fut Claude Berri, qui posséda sept toiles de lui, dispersées par ses héritiers – une aux enchères au printemps 2016, d’autres dans une transaction probable, mais non confirmée avec les musées du Qatar. Aux États-Unis, le MoMA lui a été fidèle en le présentant dans 40 expositions différentes depuis 1972, dont deux rétrospectives personnelles (1977 et 1993). Père de l’artiste Will Ryman (présenté à La Villette en mars dernier), Robert Ryman est décédé le 8 février, à l'âge de 88 ans, à Greenwich Village.