Lundi 21 et mardi 22, le monde des galeries s'est rassemblé à Barcelone pour la 7e édition de Talking Galleries. Sous la supervision depuis deux ans de Llucià Homs, directeur du think tank, les débats ont délaissé les problématiques des seules galeries pour devenir un espace de discussion plus large sur le marché en général - ce manque de spécialisation est probablement le seul reproche à faire à la conférence tant les échanges ont été de haut niveau. Le premier jour a vu Emmanuel Perrotin justifier de manière originale son besoin de croissance par « la peur de perdre ses artistes ». Eugenio Re Rebaudengo, fils de collectionneur et fondateur d’Artuner, réussissait en une demi-heure à expliquer les changements sociologiques qui ont amené les difficultés des petites et moyennes galeries aujourd’hui. Il s’offrait le luxe de suggérer des solutions en s’essayant à des parallèles avec d’autres industries (musique, pharmacie, football). Talking Galleries a suivi les tendances de 2018 : la place des artistes femmes dans le marché de l’art contemporain (seulement 30 % des expositions en 2018 ; 30 % de représentation dans les galeries ; 27 % de femmes artistes sur Artsy), le marché de l’art contemporain africain (en baisse à 34 millions de dollars en 2018 contre 37 en 2017) ou la blockchain, liquidée de façon provocante par Tim Schneider (Artnet News) : « Est-ce que la blockchain peut vous apporter quelque chose ? Non. » Pourtant handicapé par la grève des taxis sur Barcelone, cette édition a prouvé une nouvelle fois l’importance d’une plateforme internationale de réflexion sur l’avenir du métier de galeriste.