Au-delà des cinq siècles qui séparent le génie florentin de l’artiste américain, célèbre pour ses grandes installations vidéo, la rencontre entre Michel-Ange et Bill Viola peut d’emblée sembler ambitieuse, audacieuse. Rassemblés à la Royal Academy of Arts de Londres, une Vierge à l’Enfant en marbre et quatorze dessins du maître de la Renaissance dialoguent pourtant avec douze œuvres monumentales de l’Américain, empreintes elles aussi d’humanisme, de spiritualité et d’universalité. Immersives et volontiers théâtrales, les vidéos de Viola suspendent le temps, souvent par l’usage du ralenti, et concentrent les thèmes chers à l’artiste (vie, mysticisme, mort, renaissance), notamment dans son fameux Messenger et sa matière aquatique. Des sujets qui imprègnent bien sûr les scènes mythologiques de Crucifixion ou de Résurrection à la sanguine de Michel-Ange, mais que conduisent la vivacité et l’exaltation. 15-12 : victoire aux points pour l’Italien…
« Bill Viola / Michelangelo: Life, Death, Rebirth »,
Royal Academy of Arts, Londres, du 26 janvier au 31 mars.