Alors que le Crédac, l’un des centres d’art français les plus prescripteurs, fête ses 30 ans avec un bel ouvrage (Index 1987-2017, éditions Dilecta), sa directrice depuis 2003, Claire Le Restif, a été nommée commissaire du 21e prix de la Fondation d'entreprise Ricard. Nombre des artistes qu’elle a exposés ont été nommés pour les différentes éditions du prix, devenu un radar de la jeune scène encore peu exposée dans les institutions. Claire Le Restif a accompagné les débats récents : réactivation de l’héritage moderniste (les expositions « La partie continue » 2003-2004), subjectivité animale (Shimabuku), hybridations corps-machine (Alexandra Bircken). À son compagnonnage au long cours avec certains artistes (de Mathieu Mercier à Karina Bisch) s’ajoute le regard porté sur la place des femmes ou de figures longtemps périphériques (Bruno Pélassy, Liz Magor, Ana Jotta) et une attention à tous les médiums, à l’image de son regard singulier sur la peinture (récemment, le jeune Corentin Canesson, membre du DOC !). « Ce qui me motive, c’est de proposer une photographie de la pluralité de voix qui s’expriment aujourd’hui, avec au cœur la parité, les questions de genre et la diversité d’origine - positions essentielles sur lesquelles les efforts des uns et des autres sont encore trop modestes », a-t-elle affirmé.