Comme son nom l’indique, le mouvement des gilets jaunes s’incarne dans un objet. À la différence d’autres insurrections sociales ou politiques, toutefois, celle-ci n’a pas enfanté, à ce stade, de représentation iconographique spécifique. Cette différence avec Mai 68 – une de plus – mérite l’examen. Non pour pointer la supposée déficience esthétique de ce soulèvement. Ni pour souligner le désengagement des artistes. Plus simplement, pour s’interroger sur une absence de jonction entre une colère populaire et un milieu qui partage pourtant la précarité des bloqueurs de ronds-points. Samedis après samedis, en…