Joan Mitchell (1925-1992) a connu une trajectoire particulière et déployé dans son œuvre une liberté hors normes. Non seulement parce qu’elle était une femme dans un monde d’hommes, mais aussi parce que, s’installant en France au début des années 1950, elle confronta l’expressionnisme abstrait américain à la culture picturale française : Monet notamment (comme on a pu le voir dans la splendide exposition « L’abstraction américaine et le dernier Monet » à l’Orangerie cet été), ou Van Gogh – des artistes alors plus très en vogue. De ce choc surgirent des œuvres inspirées de la nature, au chromatisme puissant, où la gestuelle se déploie avec intensité tant dans les formats monumentaux que dans des toiles à peine plus grandes qu’un carton à dessin. Depuis une vingtaine d’années, la cote de l’artiste a fortement grimpé, jusqu’à atteindre en mai dernier chez Christie’s, un record de 16,6 millions de dollars (avec frais) pour la grande toile Blueberry (1969). Une cote comparable à celles de Robert Motherwell ou Franz…
Joan Mitchell enfin reconnue à sa juste valeur
Le Fonds Hélène et Édouard Leclerc de Landerneau consacre à partir du 16 décembre une exposition à Joan Mitchell et Jean-Paul Riopelle, « un couple dans la démesure ». L’occasion de s’intéresser à la cote de l’artiste américaine, aujourd’hui pleinement reconnue parmi ses pairs.