R. A. Que peut-on montrer de Dalí alors que tout semble avoir déjà été dit ? Peut-on avoir un regard neuf ?
J.-H. M. Mon propos n'est pas de montrer des artistes parce que cela n'a pas été fait depuis 30 ans. Je pense qu'il y a beaucoup d'interprétations passionnantes à faire. Nous ne nous sommes pas concentrés sur le Surréalisme, ni cherché à montrer uniquement Dalí peintre. Nous avons voulu montrer de multiples facettes, la dimension démiurge qui veut se saisir de tout et qui pense que tout peut lui réussir. Le film est très présent. Plus j'ai regardé l'oeuvre, plus j'ai vu que Dalí continuait toujours à chercher à la fin de sa vie. Ce n'est pas Chagall qui reprend toujours les mêmes formules. On voit dans l'exposition un ou deux tableaux de la fin qui restent énigmatiques. Il a la capacité, même âgé, de se remettre en question. Sur ce plan, il est l'équivalent de Picasso.
R. A. Vous insistez sur la performance. Dalí était-il performeur ou pitre ?
J.-H. M. C'est un performeur, mais il n'avait pas peur des…