Le qualifier de spécialiste du futurisme, qu’il a étudié sous ses différents aspects (en étant notamment pionnier sur ses prolongements dans les années 1930 et 1940 ou en explorant ses rapports avec la mode ou la céramique) est réducteur. L’historien de l’art Enrico Crispolti, qui est décédé samedi à Rome, sa ville natale, à l’âge de 85 ans, a produit bien davantage au cours de sa longue carrière. Passé par l’école exigeante de Lionello Venturi et Giulio Carlo Argan (historien, mais aussi intellectuel communiste et maire de Rome), il a eu une belle carrière académique, de Salerne à Rome (université de La Sapienza), de Sienne à Milan (università Statale). Il a produit d’innombrables expositions monographiques (de Reggiani à Ceroli, en passant par Cascella) et travaillé à des catalogues raisonnés (dont ceux de Fontana, Guttuso et Enrico Baj). En 1976 et 1977, il a eu un rôle important à la Biennale de Venise, dirigeant la section italienne, puis montant une exposition sur l’art soviétique.