Récemment, la France a envoyé deux puissants signaux à destination des pays africains avec lesquels bon nombre des écoles supérieures d’art et de design françaises collaborent. Le premier fut la décision d’Emmanuel Macron de « restituer sans tarder 26 œuvres réclamées par les autorités du Bénin, prises de guerre du général Dodds dans le palais de Béhanzin, après les sanglants combats de 1892 » (communiqué de l’Élysée du 23 novembre 2018) – suivant les préconisations du rapport de Bénédicte Savoy et Felwine Sarr sur la restitution du patrimoine culturel africain. Le second fut l’annonce, le 19 novembre par Édouard Philippe, de l’augmentation des frais d’inscription des étudiants non-européens – l’une des mesures, disait-il alors, permettant de renforcer l’attractivité de la France et de soutenir l’ambition du projet « Choose France ».
Ces deux signaux émis « en même temps » ont de quoi troubler : le premier propose avec les restitutions d’œuvres présentes par milliers dans les musées européens (70 000 au seul musée du quai Branly) de fonder « une nouvelle éthique relationnelle » avec les pays africains. Le second, en insistant sur l’objectif d’attirer des étudiants de pays non-africains (et non-francophones) et…