Né en 1931 au sein de la communauté hébraïque d’Istanbul, Albert Bitran est décédé le 9 novembre à Paris. Après des études secondaires au lycée de Galatasaray, il se rend à Paris pour faire des études d’architecture, qu’il abandonne bientôt pour se consacrer à la peinture géométrique, qui remporte du succès dès sa première exposition personnelle à la galerie Arnaud en 1951. Il change ensuite d’orientation et choisit un mode d’expression plus libre et gestuel, se distinguant de la plupart des artistes de l’École de Paris par ses choix chromatiques, souvent sombres, dominés par des blancs, des noirs et beaucoup de gris. L’architecture reste immanente à ses compositions, souvent par des allusions linéaires qui servent à la construction de tableaux paraissant à première vue sans structure. Loué par le critique Charles Estienne, il travaille en solitaire, recherchant avec passion un monde personnel. Profondément influencé par le jazz, il compose la belle suite Sextuor, exposée en France comme à l’étranger et qui se trouve désormais dans la collection des Abattoirs de Toulouse. Fin lettré, il introduit peu la littérature dans son œuvre, sauf dans la dernière partie de sa vie avec Rimbaud, Kafka et Patrizia Runfola.