Conçue par le célèbre cinéaste Wes Anderson (Grand Budapest Hotel) et par sa femme artiste et écrivaine Juman Malouf, l’exposition a pour pièce centrale le minuscule cercueil d’une musaraigne du IVe siècle av. J.-C. Avec ses 430 objets, c’est la plus grande exposition jamais organisée par l’illustre institution. Grâce à l'esthétique décalée du cinéaste, c’est une présentation insolite, enfreignant les règles de l'histoire de l'art : les portraits d’une famille du XVIe siècle atteinte d'hyperpilosité, un automate de Job chevauchant une tortue, une armure pour enfant, une rangée de 22 bustes miniatures et une myriade d’objets lilliputiens. Le couple les a puisés dans les riches collections, qui comprennent quelque 4,5 millions d’objets couvrant cinq millénaires. Près de la moitié n'avaient jamais été montrés, ayant été dénichés dans les coins les plus reculés du musée. Le conservateur britannique Jasper Sharp, à l’origine du projet, dit d’eux : « C’est comme une ballerine joufflue qui ne sait pas très bien danser. Pour un soir, c’est elle qui sera le cygne ».
« Spitzmaus Mummy in a Coffin and other Treasures »
Kunsthistorisches Museum, Vienne, jusqu’au 26 avril,
puis à la fondation Prada à Milan au printemps 2019.
khm.at