Commémorant l’armistice de 1918, l’« itinérance » du président de la République, débutée à Strasbourg, a fait étape jeudi dernier à Maubeuge. Tandis qu’il visitait l’usine Renault, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, inaugurait la salle Sthrau. Emblématique de l’histoire mouvementée de la ville, cette ancienne chapelle d’un collège jésuite date du début du XVIIe siècle, quand Maubeuge était espagnole (son rattachement à la France date de 1678). La Révolution française désacralise le lieu et le transforme en écuries puis en salle de bal, la « salle Sthrau », du nom d’un soldat réputé pour sa bravoure. Puis les danseurs cèdent la place à un musée, en grande partie détruit en août 1914, lors du siège de la ville par les troupes allemandes. L’architecte Henri Lafitte conçoit ensuite une monumentale salle des fêtes (1927), chef-d’œuvre Art déco, avec son immense verrière colorée. Fermée pendant 20 ans, la salle Sthrau a retrouvé son étonnant décor. De quoi éclipser le fameux clair de lune, chanté par Bourvil…