Le Quotidien de l'Art

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Oscar Rabine, entre Russie et France

Oscar Rabine, entre Russie et France
Oscar Rabine en 1978. Photo : Laski/Sipa.

Oscar Rabine (1928-2018) est mort à Florence le 7 novembre dernier, à la veille de l'inauguration d'une exposition à l'Académie russe, « suite à une opération de la hanche qui s'est mal passée », nous apprend Olivier Lorquin. La mère de ce dernier, Dina Vierny, avait présenté pour la première fois son travail en France en 1973 aux côtés d'Erik Boulatov, Vladimir Yankilevsky et Ilya Kabakov. Rabine avait étudié à l'Académie des arts de Riga de 1946 à 1948 puis à l'Institut des beaux-arts Surikov à Moscou, d'où il est expulsé en 1949 en raison de son intérêt pour l'abstraction. Avec sa femme Valentina Kropivnitskaya, épousée en 1950, il fonde le groupe de Lianozovo qui revendique un art « non officiel ». Exposé une première fois à Londres à la Grosvenor Gallery en 1964, il affronte les foudres du régime soviétique après «l'exposition des bulldozers » en septembre 1974 (les œuvres réunies sur un terrain vague à Moscou y sont détruites par des bulldozers) et est contraint à l'exil en 1978 à l'occasion d'un voyage à Paris. Il est déchu de sa nationalité (il devient français en 1985), qu'il retrouvera en 1990, moment où ses œuvres entrent à la galerie Tretiakov et au musée Pouchkine. À travers les tableaux inspirés de son quotidien, il a défendu la liberté d'expression et peint son pays natal. Il avait fêté ses 90 ans en avril dernier à l'ambassade de Russie à Paris. Il sera enterré au Père-Lachaise.

Article issu de l'édition N°1603