Bilan : près de 90 millions d’euros pendant la FIAC

Sans conteste, depuis l’an dernier, la FIAC est le moment fort de l’année pour les ventes aux enchères. Après la quinzaine de vacations de 2017, cette saison avait encore augmenté la voilure avec quelque 25 ventes. Un constat : « la mobilisation de nombreux collectionneurs internationaux », note Emmanuel Bérard, responsable du département design d’Artcurial. 77 % des lots de sa vente ont été cédés à des étrangers, quand Sotheby’s et Christie’s ont noté la présence de quelque 900 enchérisseurs internationaux, de trente à quarante nationalités différentes. Près de 90 millions d’euros ont été totalisés en dix jours par une petite quinzaine de sociétés, signe de la visibilité de l’Hexagone à l’international – bien loin tout de même des 284 millions d’euros amassés à Londres pendant Frieze. Cette session est également très en-deçà du feu d’artifice de l’an dernier – la semaine avait alors totalisé 120 millions d’euros, avec des succès notables pour Christie’s. Cette année, il aura manqué une très grande collection ou un lot phare chez les sociétés qui se sont majoritairement appuyées sur de grandes figures de l’art moderne. La star de la session était Picasso, dont la Guitare, bouteille et compotier (1922) et Le peintre et son modèle atteignaient respectivement 3,9 millions d’euros (Christie’s) et 2,3 millions d’euros (Sotheby’s). Chez la première, la collection Bénédicte Pesle et le format « Avant-garde » ont très bien fonctionné, dépassant largement l’estimation. Même scénario chez Sotheby’s pour la collection Oscar Mairlot. Parmi les beaux succès de cette semaine, un lit d’Ettore Sottsass de 1970 (169 000 euros) et plusieurs travaux de Banksy chez Artcurial, une œuvre à l’encre et couleur sur soie de Nguyen Nam Son (565 040 euros) chez Aguttes ou une paire d’appliques de Franco Albini datant des années 50 chez Piasa (104 000 euros).