Condamné à payer 6,8 millions de dollars aux artistes de rue dont il avait, en novembre 2013, « blanchi » les graffitis à 5Pointz, usine désaffectée du Queens, le promoteur immobilier Gerald Wolkoff a fait appel. Le dossier, déposé le 21 septembre par ses avocats, fait notamment valoir que les œuvres en question n’étaient pas protégées par le Visual Artist Rights Act (VASA), loi sur les droits des artistes visuels, et que leur qualité ne pouvaient faire l’objet d’« évaluations subjectives » après leur destruction. Connu d’abord sous le nom de Phun Phactory, puis de 5Pointz, l’ancienne fabrique de compteurs d’eau était devenue en vingt ans un carrefour artistique majeur, attirant – en accord avec le propriétaire – les meilleurs graffeurs de New-York et d’ailleurs, donnant libre cours à leur créativité sur 20 000 m² de murs. Au début des années 2010, le projet de construction de tours résidentielles porté par Wolkoff a sonné le glas de 5Pointz, malgré la tentative du milieu artistique new-yorkais de faire classer la friche comme monument historique. Après leur destruction, dans la nuit du 18 au 19 novembre 2013, les auteurs des 45 œuvres concernées avaient, en première instance, obtenu pour chacune 150 000 dollars de dommages et intérêts.