Le Grand Prix national de l’architecture 2018, attribué le 19 octobre, récompense le travail de Pierre-Louis Faloci. Né en 1949 à Nice, ce praticien discret, presque sauvage (il n’a pas de téléphone portable), accomplit à l’écart des médias un parcours exemplaire, déjà reconnu par l’Équerre d’argent 1996 pour le Centre européen d’archéologie du Mont-Beuvray. Tenaillé par les questions de mémoire, d’histoire, de patrimoine, il a su insuffler dans chacun de ses projets tout à la fois du mystère et de la simplicité. Considéré comme un hérité du Mouvement moderne à ses débuts, il s’en est dégagé pour creuser son sillon au sens propre : son musée de la Bataille de Valmy est en partie souterrain, tout comme sa réhabilitation du camp de concentration du Struthof, en Alsace. Proche du philosophe de l’esthétique Hubert Damisch, il s’est aussi consacré à l’enseignement pendant de longues années, usant du cinéma pour mieux développer un propos original et stimulant sur « l’architecture de la menace ». Il achève actuellement plusieurs projets en Corse, à Paris, Lens ou Céret.