Le Président de la République a signé, le 8 octobre, un décret confirmant le partenariat de la France dans le développement culturel et touristique d’Al-Ula, dans le nord de l’Arabie saoudite. Ce texte reprend stricto sensu les termes de l’accord bilatéral signé le 10 avril, lors de la visite à Paris du prince Mohammed Ben-Salman, alors publiés par le QDA. Il prévoit la construction d’infrastructures touristiques, hôtelières et urbaines autour des sites nabatéens et naturels, d’un musée archéologique et d’un grand musée consacré à l’histoire de la péninsule arabique. La France est appelée à contribuer à un « cadre juridique d’exception » pour la province, qui permettrait d’échapper aux interdits religieux dans le royaume.
Il stipule aussi que « les acteurs français » du public et du privé « jouent un rôle majeur » dans la mise en œuvre du programme de développement, dont le coût est estimé entre 20 et 50 milliards d’euros.
Le traité prévoit la création d’une agence française, à l’image de celle qui avait été créée pour le Louvre Abu Dhabi. Cette société, opérationnelle depuis le 11 juillet, dont l’État français est le seul actionnaire, est présidée par Gérard Mestrallet, ancien patron d’Engie. La direction scientifique et culturelle en a été confiée à Jean-François Charnier, fort du succès d’Abu Dhabi, où il a assumé ce rôle jusqu’à l’ouverture du musée. Cette mise en place a pris plus de temps qu’annoncé, à cause des tiraillements manifestes du côté saoudien, combinés à de fortes pressions américaines. Après les nouveaux drames au Yémen, elle coïncide donc malheureusement avec le choc créé par la disparition du journaliste Jamal Khashoggi. Le traité prévoit une déclinaison d’accords culturels et financiers qui devraient être signés avant la fin 2018. Ils auraient dû être fins prêts pour une visite d’État prévue pour novembre par Emmanuel Macron.