Aujourd’hui, tout grand marchand qui se respecte fait travailler un curateur de haute volée, généralement choisi dans le vivier des retraités des grands musées. En 2013, le très respecté Robert Storr, ancien patron du MoMA, a orchestré un accrochage d’Ad Reinhardt chez Zwirner, tandis que deux ans plus tard, son ancien conservateur en chef, John Elderfield, montait la très belle exposition « In the Studio » chez Gagosian à New York. La même année, Robert Mnuchin avait invité Alfred Pacquement, ancien patron du musée national d’Art moderne, à réaliser une exposition Hantaï dans ses murs. Pour promouvoir des vieilles sommités ou des créateurs décédés, Emmanuel Perrotin a lui préféré recruter un jeune curateur, Matthieu Poirier. Mais, il ne s’en cache pas, il rêverait d’engager un institutionnel de haut niveau pour huiler les relations avec les musées.
Pas besoin toutefois d’être un éléphant du marché pour faire appel à des curateurs. Depuis qu’elle a ouvert la H gallery en 2006, Hélianthe Bourdeaux-Maurin a invité trois curateurs — Jodie Dinapoli, Clément Thibault et actuellement Olfa Feki —, à…