Décédée à l'âge de 92 ans, l'artiste conceptuelle Geta Bratescu, née à Ploiesti en 1926, fait partie de ces artistes femmes à la longue carrière, redécouverte sur le tard. La Biennale de Liverpool de 2015, le Pavillon roumain de la Biennale de Venise et Documenta 14 en 2017 ont permis de la faire connaître d'un plus large public, tandis qu'elle rejoignait dans la foulée la prestigieuse galerie Hauser & Wirth. Débutée à la fin des années 1940 après des études à l'École des Beaux-Arts de Bucarest, où elle vécut une grande partie de sa vie, sa carrière, poursuivie jusqu'aux derniers instants, recouvre un large éventail de pratiques : performance, installation, film, dessin, œuvres textiles, photographie… Également illustratrice et graphiste, elle fut l'une des pionnières de l'art conceptuel en Roumanie. Explorant les mythes (Médée, Faust), tenant la ligne tracée comme mode de mesure du monde et de son propre corps, Geta Bratescu reste célèbre notamment pour le film The Studio (1978) de Ion Grigorescu, qui la montre interagir avec les éléments de son atelier.