Même pas peur. Lorsque Andrée Sfeir Semler a ouvert en 2005 sa galerie à Beyrouth, les indicateurs étaient au rouge : l’ex-Premier ministre Rafiq Hariri venait d’être assassiné, le couvre-feu avait été instauré. « Beaucoup de gens se sont décommandés, mais on a eu quand même 1 800 visiteurs le jour du vernissage, dont 70 curateurs internationaux », se félicite cette forte tête. À l’époque, la galeriste qui fêtait ses 25 ans d’activité à Hambourg avait zéro client libanais. Elle en compte aujourd’hui une dizaine, comme la Fondation Saradar ou la collection ISelf constituée à Londres par Maria et Malek Sukkar. « Je n’ai pas ouvert pour chercher des collectionneurs, précise-t-elle, mais parce qu’il n’y avait pas dans la région de “white cube” qui tienne la route. » De « white cube », peut-être pas. Mais la galerie Agial montée en 1991 par Saleh…