La fondation allemande Lost Art considère qu’un récent jugement à New York ne clarifie pas les doutes sur 63 Schiele ayant appartenu à cet artiste mort en déportation. L’organisme central sur la spoliation et la recherche de provenance en Allemagne, connu sous l’acronyme DZK, n’a pas l’intention de remettre dans sa base de données Lost Art une liste d'œuvres d’Egon Schiele revendiquées par les héritiers de Fritz Grünbaum.
Les descendants de cet artiste de cabaret viennois, mort à Dachau en 1941, en ont réclamé la réinscription, forts d’un jugement rendu le 4 avril dernier à New York ordonnant au marchand Richard Nagy de leur restituer deux dessins. Celui-ci a fait appel. Le DZK avait retiré ces 63 œuvres en 2016 et 2017, « après un examen approfondi », car il ne lui paraissait « pas possible de démêler les informations contradictoires à leur sujet. » 163 œuvres de la collection de Fritz Grünbaum figurent encore sur la base. En revanche, il est reconnu que les œuvres concernées ont été vendues en 1956 par sa belle-sœur, Mathilde Lukacs. Aucune preuve d’une spoliation ou d’une demande de restitution après 1945 n’a été apportée. Le DZK constate aujourd’hui que le jugement de New York « n’apporte pas d’élément historique nouveau, mais qu’il est fondé sur le changement de la jurisprudence aux États-Unis », qui a levé les délais de prescription pour les demandes de restitution de biens pillés pendant la guerre. Dans ses attendus, le juge avait aussi conclu dans l’impossibilité de légitimer la possession de la belle-sœur.
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