Installée au J1, quai de la Joliette, après une décennie à la Friche la Belle de mai, la foire marseillaise s’est offert cette année un cadre exceptionnel pour accueillir ses 31 exposants et 6 éditeurs. Avec deux tiers d’enseignes étrangères (dont Ghebaly et Night de Los Angeles ou Sophie Tappeiner de Vienne), cette édition « by the sea » réfute le provincialisme tout en assumant une identité conviviale et une image de « sérieux et cool », telle que la définit Véronique Collard Bovy (sa co-directrice, avec Jérôme Pantalacci). Et si, malgré la vue spectaculaire sur la Méditerranée, les espaces du J1 se révèlent un peu étriqués et le parcours semé d’impasses, la liberté donnée par les organisateurs aux galeries laisse libre cours à de belles propositions, comme le stand rougeoyant de Freedman Fitzpatrick (Paris, Los Angeles) avec une fresque de Matthew Lutz-Kinoy (25 000 euros) et une peluche affalée de Stefan Tcherepnin (15 000 euros), les sculptures hybrides de Benoît Maire (autour de 6 000 euros) chez Meessen De Clercq (Bruxelles), les peintures radieuses de Salvo (chez Crèvecœur) ou l’installation sonore plongée dans le noir de Hanne Lippard chez LambdaLambdaLambda (Pristina). Très présents, les éditeurs ont beaucoup attiré les regards, en particulier We do not work alone avec les belles faïences de Matthieu Cossé (100 à 270 euros) ou le rideau de douche de Clément Rodzielski (120 euros). Avec des prix relativement peu élevés et des œuvres de petit format, Art-O-Rama se confirme comme une foire accessible. Tout comme le salon de dessin contemporain Paréidolie, établi au même étage du J1, qui convoquait une sélection resserrée de 14 galeries (Laurent Godin, Ceysson & Bénétière, Anne-Sarah Benichou, Michel Rein, Christian Berst...). Ici, comme chez sa voisine, la qualité prime sur la quantité.
art-o-rama.fr - pareidolie.net