Le Quotidien de l'Art

Musées : l’art contemporain cherche ses capitaines

Musées : l’art contemporain cherche ses capitaines
Le Jeu de Paume, Paris. © Jeu de Paume, photo Adrien Chevrot, 2013.

Jeu des chaises vides cette année dans l’art contemporain : aux quatre coins de l'Hexagone, des postes haut placés se retrouvent vacants et peinent à trouver leur remplaçant. Faut-il blâmer les villes qui tardent à nommer de nouveaux dirigeants  ? Le problème réside-t-il plutôt dans les changements structurels du secteur et ses exigences accrues  ?

Sacrée année de mercato pour le monde de l’art contemporain ! Le CAPC de Bordeaux est privé de capitaine depuis début août, le musée d’art contemporain de Lyon depuis début mars  ; école de toujours et musée de France depuis peu, l’École nationale des beaux-arts de Paris (Ensba) sera elle aussi vacante dès la rentrée après le départ à la retraite de Jean-Marc Bustamante, un peu précipité par le ministère de la Culture ; enfin, Marta Gili quittera la place de la Concorde et le Jeu de Paume en octobre prochain. Si l’on ajoute à ces perspectives la fin de mandat de Jean de Loisy à la tête du Palais de Tokyo, au mitan de 2019, on se dit que ça va s’agiter du réseau et du C.V. dans le petit milieu de l’art français. Et pourtant… Ça tarde, ça hésite, ça ne se bouscule pas au portillon. Comment expliquer que des villes comme Lyon ou Bordeaux prennent autant de temps pour recruter leur nouvel(le) homme/femme-orchestre ? Dans chacun des deux cas, la situation locale et l’histoire des institutions complexifient le processus et de vives inquiétudes se sont fait jour suite aux vacances de ces postes, parmi les plus prestigieux que la France puisse offrir dans le domaine.

Bordeaux, condamnée à l’excellence

Bordeaux veut-elle faire du CAPC une base de loisirs populaires, comme certains l’ont craint après l’annonce du licenciement de sa directrice depuis quatre ans, Maria Inés Rodriguez, au printemps, sous prétexte d’un mauvais management ? La rumeur a couru d’autant plus vite que la mairie d’Alain Juppé, dont dépend directement cette auguste institution, ne semblait guère pressée de lui trouver un(e) successeur(e). « Nous sommes conscients que nous avons une histoire très riche et parfois lourde, du fait de la nostalgie qu’elle engendre. Mais, contrairement à ce qui a été beaucoup dit, pas question pour nous de faire du CAPC un 104, ni même un 103 ou un 105 », assure Fabien Robert, adjoint à la Culture. Le nom de José-Manuel Gonçalvès, actuel directeur du 104 parisien, avait effectivement circulé. Très souvent sollicité par Bordeaux dans le cadre de ses projets culturels, cet homme tout-terrain n’avait alors pas encore été…

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Article issu de l'édition N°1553