Que représente pour la foire le changement de lieu ?
Même si elle peut s’avérer provisoire, l’installation au J1, un hangar du port autonome au cœur du quartier renouvelé de la Joliette, offre une vue incroyable sur la Méditerranée, les îles du Frioul et le paysage urbain avec les tours de Jean Nouvel et Zaha Hadid, ainsi que le Mucem. Notre objectif est de bien accueillir les visiteurs (avec un espace de restauration) et d’accompagner les galeries avec des mises en espace personnalisées.
Quel est le profil d’Art-O-Rama dans le panorama des foires existantes ?
Nous voulons garder une taille humaine, il n’a jamais été question d’augmenter exponentiellement le nombre d’exposants, nous savons que c’est ce qui fait notre singularité. Beaucoup de jeunes galeries ont fait leur première foire chez nous, nous gardons des prix de location très modérés. Nous avons des affinités avec des foires comme Material à Mexico, Paris Internationale ou Artissima à Turin, mais la ville et la période distinguent évidemment la personnalité de la foire.
Comment s’établit l’interaction avec les autres acteurs artistiques de la ville ?
Nous sommes très attentifs aux dynamiques des lieux et aux propositions d’artistes qui se tiennent en parallèle de la foire ; nous nous efforçons de les intégrer aux circuits proposés aux collectionneurs. Nous essayons aussi connecter la scène locale à la circulation internationale, en invitant un curateur (cette année l’Italien Stefano Collicelli Cagol) à choisir quatre artistes issus des écoles d’art de la région, parmi lesquels les galeristes choisiront un lauréat.
Il est impossible de faire exister une dynamique artistique sans l’inscrire dans un réseau qui est globa : 80% des galeries invitées sont donc internationales. Nous sommes conscients que la dynamique territoriale ne pourra se construire que dans une synergie avec d’autres villes, cette année nous proposons donc un pass aux collectionneurs, leur permettant de visiter des institutions à Arles ou Montpellier, jusqu’à la Fondation Carmignac sur l'île de Porquerolles.
Qu’attendez-vous de la venue de Manifesta en 2020 ?
Manifesta - qui présentera pendant la foire son équipe d’ambassadeurs constituée de chercheurs, urbanistes et architectes - est une biennale de territoire qui permettra de réorienter, nous l’espérons, notre regard sur des questions et singularités moins mises en valeur habituellement. Mais il faut rester pragmatique : elle ne pourra pas révolutionner une situation qui demande un travail constant, sur le long terme.