Rarement l’ouverture d’un nouvel espace culturel aura soulevé de telles passions antagonistes. L’Atelier des Lumières, logé dans une ancienne fonderie de l’Est parisien, est une installation « immersive » dans laquelle des images gigantesques de Klimt sont projetées sur 3 300 m2 de murs, sols et plafonds, grâce à 140 projecteurs, et accompagnées d’un fond musical qui évoque Vienne 1900. Certains critiques lui dénient carrément l’épithète « culturel », n’y vouant qu’une sorte de « soupe » audiovisuelle empêchant toute compréhension de l’époque et de l’œuvre. Certains visiteurs partagent cette vision, trouvant le spectacle « mauvais » (sur le livre d’or), voire « médiocre » ou « horrible » (sur Tripadvisor). Mais ils sont moins de 5%… Les autres – on peut s’en convaincre sur place – applaudissent à la fin des projections et jugent à 90 % l’expérience bonne ou excellente. Ayant déjà expérimenté ce modèle aux carrières des Baux-de-Provence, Culturespaces (société privée de gestion de lieux culturels, filiale d’Engie) semble avoir trouvé la poule aux œufs d’or. « La reconversion du site, dont nous ne sommes pas propriétaires, mais locataires pour un bail de dix-huit ans, a coûté 9,5 millions d’euros, nous précise Bruno Monnier, président de Culturespaces. Le coût de développement d’une exposition numérique immersive est d’environ 500 000 euros, c’est-à-dire moins que pour une exposition…
Atelier des Lumières : le succès qui dérange
Ouvert depuis le 14 avril, l’Atelier des Lumières, installation immersive dont la première production est consacrée à Klimt, a réalisé ses prévisions de fréquentation annuelle en deux mois à peine. Une réussite qui en incommode certains…