Les œuvres de Jussuf Abbo ont été vendues par des galeries berlinoises bien connues (notamment Ferdinand Möller). Elles figurent dans les collections du Moma et du British Museum, et furent dans le viseur de la Tate Gallery. Mais l’artiste, Juif palestinien, a vu ses toiles confisquées en Allemagne, ses sculptures fondues et de nombreuses œuvres sur papier détruites. Réfugié en Grande-Bretagne en 1935, il ne réussira jamais à relancer sa carrière et mourra dans la pauvreté. Le Libanais Mohamed-Said Baalbaki, basé à Berlin, qui est, avec son frère Ayman, l’un des meilleurs artistes du pays, vient d’ouvrir à Beyrouth une exposition sur Abbo. C’est la première en quarante ans et seulement la deuxième depuis 1928. Baalbaki – qui est collectionné entre autres par le British Museum – avait entendu parler d’Abbo par Marwan…
Un artiste « dégénéré » redécouvert à Beyrouth
Un sculpteur et peintre oublié, qui avait exposé dans le Berlin d’avant-garde aux côtés de Nolde, Klee et Kirchner et qui a occupé une place prépondérante parmi les créateurs persécutés par les nazis, resurgit grâce à la passion d’un artiste libanais qui a rassemblé 70 de ses œuvres.