La France a Aristophil, l’Espagne a Fórum Filatélico. Cette société proposait à de petits épargnants d’investir dans l’achat de timbres de collection, leur permettant un rendement alléchant (jusqu’à 6 % par an). En réalité, les reventes de timbres (largement surévaluées dans les comptes) se sont révélées quasi inexistantes, les intérêts servis aux investisseurs provenant de nouveaux entrants, selon le schéma classique de la pyramide de Ponzi. Environ 190 000 déposants ont été floués entre 1998 et 2006, pour un montant de plus de 3 milliards d’euros, jusqu’à ce qu’éclate le scandale. Après une longue instruction à l’échelle européenne (avec, notamment, la collaboration de la justice suisse, les fonds récoltés ayant été placés dans des banques de ce pays), l’Audiencia Nacional, tribunal espagnol collégial qui traite des affaires les plus importantes, a condamné le 13 juillet l’ancien président de Fórum Filatélico, Francisco Briones, à douze ans de prison et à 49 millions d’euros d’amende, pour fraude aggravée et blanchiment. Dix-neuf autres personnes ont été condamnées à des peines de prison ferme.