Il a fallu attendre trois mois pour que Françoise Nyssen salue Vincent Berjot, directeur général des patrimoines d’octobre 2012 à mars 2018. Cette déclaration tardive (5 juillet), dans laquelle a été évoqué son accompagnement des grands chantiers de la culture (installation des Archives sur le site de Pierrefitte, ouverture du Louvre Abu Dhabi…) rappelle combien la ministre était à l’époque fragilisée par les départs successifs des têtes du ministère. De plus, le normalien est le seul à être parti discrètement sans point de chute connu. L’ex-directeur des Finances de Paris semblait avoir perdu la confiance du président de la République qui imposait un « Monsieur Patrimoine », Stéphane Bern, dénonçant dans la foulée « ces fonctionnaires qui bloquent le ministère ». Remercier Vincent Berjot le jour de la signature de l’accord entérinant le prêt de la très fragile tapisserie de Bayeux à l’Angleterre est symbolique de la manière dont l’homme a manqué les occasions de protéger le patrimoine français : d’une loi « CAP » (liberté de création, architecture et patrimoine), accouchée au forceps et vidée de sa substance, au refus de se positionner sur la fermeture du musée des Tissus de Lyon, sans omettre l’affaire des Rembrandt-Rothschild qui ne furent pas classés trésor national en 2015. Côté budget, le patrimoine accusait dès 2013 un repli de 10 % alors que d’aucuns espéraient qu’un financier serait plus à même de défendre un poste considéré comme dépensier. Numéro 2 de la direction générale des patrimoines, Jean-Michel Loyer-Hascoët assure l’intérim.
Départ confirmé de Vincent Berjot
Photo : M.C. Vigutto/Inp.
