Abdellah Karroum est le commissaire de la deuxième édition de la Biennale Bénin initiée en 2010 sous le titre « Regard Bénin 1.0 ». Il nous explique sa vision de l'événement et la thématique de l'exposition internationale, « Inventer le monde : l'artiste citoyen ».
R. A. Comment situez-vous la Biennale Bénin par rapport à celle du Caire, de Dakar ou des Rencontres photographiques de Bamako ? Qu'apporte-t-elle d'autre ou de plus ?
A. K. La Biennale Bénin arrive au moment où il devient nécessaire d'inscrire et de montrer les actions existantes. Les artistes béninois comme Georges Adéagbo, Dominique Zinkpè ou Meschac Gaba se sont inscrits sur la scène et même dans le système international, alors que la scène locale n'est pas aussi structurée que la scène sud-africaine ou celle nord-africaine. La Biennale vient organiser, amplifier et « éditer » les actions artistiques existantes. La première édition était basée sur des activités disparates. Nous sommes une biennale d'initiatives et non d'institutions. La Biennale joue un rôle de structuration. Elle part de la production locale, mais, en même temps, elle est complètement connectée à la production internationale. Nous ne sommes pas à Dakar où il n'y a quasi que des artistes africains, ou au Caire, où la majorité des artistes sont arabes.
R. A. La…