Leur arrivée à la conférence de presse tenait presque de la mise en scène : la Sud-Africaine Gabi Ngcobo, curatrice générale de la Biennale, en lunettes noires, flanquée de ses quatre curateurs associés (Thiago de Paula Souza, Nomaduma Rosa Masilela, Yvette Mutumba et Moses Serubiri), déclarait à la manière
des Black Panthers : « Nous sommes en guerre ».
La bataille se mène d’abord par des refus : ne pas répondre à des questions sur une éventuelle thématique postcoloniale ou sur le choix d’une majorité d’artistes issu(e)s de la diaspora africaine et caribéenne (avec 72 % de femmes). Mais il s’agit, plus que jamais, d’une bataille menée à l’intérieur même du langage : ce sont les sciences sociales, et en particulier les studies interdisciplinaires anglo-saxons, qui bousculent ici la…