« Sur cette table de marbre, qui est en fait une table d’abattoir, voire de dissection, il a reçu tous ses collègues les plus célèbres pour un casse-croûte », explique François Châtillon, architecte en chef des monuments historiques qui a supervisé la restauration de l’appartement-atelier de Le Corbusier. Au dernier étage d’un immeuble qu’il avait lui-même dessiné, au 24 rue Nungesser-et-Coli à Paris (classé monument historique en 2017 et au patrimoine de l’Unesco en tant que « premier immeuble d’habitation au monde à façades entièrement vitrées »), cet espace de 240 m2 rouvre au public (sur réservation) le 5 juin. Véritable laboratoire d’expérimentation, il a fait l’objet de 4 ans de travaux (avec de gros soucis d’étanchéité à résoudre) qui ont respecté les différentes strates et les repentirs (notamment sur les menuiseries, successivement métalliques, en bois puis en aluminium). Le toit-terrasse va retrouver une partie de sa végétation (mais la vue est désormais bouchée par l’étouffant stade Jean-Bouin de Ricciotti). Une partie du mobilier d’origine est là (notamment les chaises Thonet et le tapis « peau de vache », restauré par Cassina) mais l’atelier, autrefois encombré de tableaux, restera dépouillé. La Fondation Le Corbusier, qui en est propriétaire, a par ailleurs confirmé un projet de musée Le Corbusier, à Poissy, non loin de la Villa Savoye, à échéance de dix ans.
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