Shanghai, 25 millions d’habitants, demain 50, et bientôt premier centre financier mondial… Mais aussi mythe perpétuel des années 1920, siège de certains des plus riches musées privés du pays et d’une très active communauté artistique. C’est la ville qu’a choisie la Fondation Cartier pour présenter la plus ambitieuse rétrospective de sa collection, commencée dès sa création, en 1984. La sélection d’une centaine d’œuvres (sur quelque 1 500) joue sur tous les registres, du dessin à la photo, et sur tous les formats – l’installation de Sarah Sze est si complexe que son montage a demandé trois semaines. Elle dévoile la richesse du fonds (de David Lynch à Othoniel, de Ron Mueck à Chéri Samba, de Moebius à Takeshi Kitano) mais, surtout, pose un regard rétrospectif. « C’est une exposition sur des expositions », expliquait à l’ouverture son directeur Hervé Chandès, mettant en relief l’ADN assez particulier de la Fondation Cartier, son goût pour les croisements de genres et les passages de frontières. On se souvient d’une exposition « impossible » sur les mathématiques en 2011, qui donna à Cédric Villani sa première onction médiatique. Ou du « Grand Orchestre des animaux » rapprochant les sons collectés dans les biotopes en danger par le bio-acousticien Bernie Krause et leur transcription visuelle par les designers d’UVA.
Boltanski, Alberola, Nouvel étaient là…
Le jour du vernissage, mardi 24, toute la bonne société locale – les autorités de la ville, les élites économiques, les intellectuels – pouvait y croiser les artistes qui…