Nicolas Bourthoumieux
(Salon de Montrouge 2017)
Le pessimisme du quotidien
Quand Nicolas Bourthoumieux a été invité à participer à la série d’expositions de la vitrine de l’atelier de Michel François à Bruxelles, il y a discrètement superposé trois livres dont les titres sont les noms de trois villes (Détroit, Pompéi, Fukushima) symboles de catastrophes économique, naturelle et nucléaire. C’est un condensé subtil de son univers teint d’un certain pessimisme, ancré dans la matérialité du quotidien mais porté vers ce qui nous déborde. En ce moment à la galerie Catherine Bastide (Marseille), et bientôt à Société (Bruxelles), il a placé en extérieur ce qui ressemble à une plaque commémorative mais où est gravé le futur : les horaires de passage d’un satellite nord-coréen pendant la durée de l’exposition. « Qu’est-ce qu’une arme aujourd’hui ? Désormais, pour gérer la peur et la menace, il n’est même pas nécessaire qu’il se passe quelque chose », dit l’artiste. Cette inquiétude traverse un travail tout en tension, à l’image des tiges en métal ployées aux dimensions de l’espace (obligées d’être détruites à la fin), ou ces peintures où des traits à huile (comme un marqueur des jours) disparaîtront progressivement rongées par le bitume dont est enduite la toile. Si une rage sourde habite les installations de Nicolas Bourthoumieux, rappelant une jeunesse de skateur et musicien punk dans un village des Pyrénées, elle est aussi traversée par une dimension tellurique, un romantisme âpre. Dans une vidéo, il se fait…