Vous avez ouvert, le 8 avril, deux expositions au Palazzo Grassi et à Punta della Dogana. Comment fonctionnent ces deux espaces de la Collection Pinault ?
Palazzo Grassi (3 000 m2) a ouvert en 2009, Punta della Dogana (2 500 m2) en 2009. Nous organisons une exposition par an dans chacun de ces espaces : la rétrospective Albert Oehlen à Palazzo Grassi et « Dancing with Myself » à Punta della Dogana sont respectivement les 21e et 22e expositions organisées. Elles répondent à deux typologies précises : des projets conduits avec des artistes importants pour la collection Pinault (Oehlen aujourd’hui, Polke il y a deux ans, etc.) et des expositions collectives thématiques. Cette durée longue tient à la saisonnalité de Venise, où il y a très peu de monde en janvier-février, et aux lieux eux-mêmes, qui ne sont pas sécables : impossible de démonter une exposition pendant qu’on en montre une autre. Par ailleurs, il n’y a pas de monte-charge au Palazzo Grassi, ce qui oblige à édifier des échafaudages pour chaque exposition.
Quels sont les chiffres de fréquentation ?
Depuis l’ouverture, nous avons reçu sur les deux sites plus de 3 millions de personnes, dont 56 % de femmes, et 51 % des visiteurs ont moins de 45 ans. Le succès de l’exposition Damien Hirst l’an dernier a entraîné un rajeunissement de notre public.
Comment est traité le public vénitien ?
Il représente environ 20 % de nos visiteurs et nous avons toute une série d’incitations : gratuité le premier dimanche de chaque exposition et tous les mercredis. En outre, il constitue la majorité du public (35 000 spectateurs par an) de notre programme culturel au Teatrino du Palazzo Grassi restauré par Tadao And? en 2013, soit 150 événements par an (Yasmina Reza la semaine dernière, Christian Marclay le 17 avril).