Pablo Picasso est omniprésent : sur le marché de l’art où il a tenu le haut du pavé dans les ventes de février à Londres ; dans les institutions, où pas moins de 33 expositions lui sont consacrées en 2018 dans le monde (lire page 9). L’artiste espagnol distance aussi ses pairs par le nombre de musées monographiques qui lui sont dédiés, quatre au total, deux en France, deux en Espagne. Un cinquième devrait ouvrir en 2021 à Aix-en-Provence, à l’initiative de Catherine Hutin, la fille de sa dernière épouse Jacqueline Roque. Sans oublier une multitude de petits établissements se réclamant aussi du maître, de Vallauris à Münster en passant par Hakone, au Japon. « Picasso, c’est presque une marque, glisse malicieusement Jean-Louis Andral, directeur du musée Picasso d’Antibes. Il n’y a pas d’équivalent au niveau mondial. »
Les quatre principaux musées ont une particularité : ils s’inscrivent dans des bâtiments préexistants, plutôt princiers. Le premier est né en 1947 au château Grimaldi, à Antibes, là où Picasso avait laissé en dépôt peintures et dessins réalisés in situ. L’institution n’a été rebaptisée musée Picasso qu’en 1966, avant de s’enrichir en 1991 d’une dation de Jacqueline Picasso. Celui de Barcelone a pris place en 1964 dans un palais gothique au cœur de la vieille ville. Le musée Picasso de Paris a ouvert en 1985 dans l’hôtel Salé, datant du XVIIe siècle. Créé en 2003, celui de Málaga a pour écrin un ancien palais du XVIe siècle. Quant au futur projet aixois, il devrait s’installer…