Méconnue du grand public, Ethel Stein a passé l’essentiel de sa vie à l’écart de la scène artistique, à Croton-on-Hudson (dans l’État de New York), où elle s’est éteinte le 9 mars d’une pneumonie à l’âge de 100 ans. Née en 1917, elle avait d’abord suivi une formation de peinture, sculpture et ébénisterie à la Hessian Hills School, côtoyant nombre d’artistes du Bauhaus, dont Josef Albers. Dans les années 1970, après avoir découvert la collection d’art textile du Cooper Hewitt Smithsonian Design Museum, elle commence à tisser ses compositions abstraites, alliant savoir-faire ancestral et esthétique moderniste. « C’est grâce à Ethel Stein et à des précurseurs, comme Anni Albers ou Gunta Stölzl, que nous sommes en mesure d’appréhender l’importance cruciale de l’art textile, ou de la “peinture tissée” », nous explique Manuel Cirauqui, commissaire de l’exposition Anni Albers au musée Guggenheim de Bilbao. Ce n’est qu’en 2014 que l’artiste a bénéficié de sa première exposition monographique à l’Art Institute of Chicago, deux ans après qu’elle avait offert 34 de ses œuvres à l’institution.