Le Quotidien de l'Art

Trois regards critiques sur la société

Trois regards critiques sur la société
Vue de l’exposition « If I can’t dance in your revolution, I’m not coming », fondation Spatiu Intact, Cluj, Roumanie, 2017. Série « Présidents », 2017, 15 œuvres en tissu, 140 x 116 cm à 244 x 204 cm.
Production Institut Français, Cluj / FNAGP, Paris. Photo : Benjamin Hochart/Adagp, Paris, 2018.

Trois artistes passés par le Salon de Montrouge dans la décennie écoulée portent un regard incisif sur notre société et les mythologies urbaines.

Benjamin Hochart (Salon de Montrouge 2009), la démocratie directe des formes

Pas de hasard si, pour sa récente exposition au studio de création graphique Pilote à Paris, l’artiste convoquait deux femmes activistes : à la fois la « politique de joie de vivre » de Ynestra King, figure de l’éco-féminisme (une mouvance qui est l’objet d’un intérêt renouvelé avec la publication du recueil Reclaim), et la célèbre phrase attribuée à Emma Goldman, figure majeure de l’anarchisme – « Si je ne peux pas danser, je ne veux pas votre révolution » – qui lui a servi de titre. Car l’élément principal de l’exposition, une série de bannières intitulées « Présidents », ne manque pas de mordant concernant les représentations du pouvoir et les blasons d’autorité. Si la banderole ou le drapeau connaissent un nouvel élan actuellement dans l’art, Benjamin Hochart élargit leur potentiel en se posant la question : « Qu’est-ce que représenter ? » Pas vraiment un peuple ou une cause donc, mais notre rapport à la figuration. Inscrivant ses formes sur des tissus pouvant aller de la toile de Jouy au wax, il emprunte une panoplie de figures lui permettant de…

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