Adel Abdessemed et le musée d’Art contemporain de Lyon ont pris hier la décision de retirer la vidéo en boucle Printemps montrée dans l’exposition « Adel Abdessemed, L’antidote ». Cette œuvre, qui traite du thème de la violence et montre des poulets en flamme, a suscité la réaction en chaîne des réseaux sociaux malgré une mise au point. L’institution a en effet communiqué le 12 mars les procédés de fabrication : la vidéo a été tournée au Maroc, à l’aide d’effets spéciaux, avec des poulets imbibés d’un produit sans danger et soumis à la flamme pendant quelques secondes. Au Mathaf de Doha, cette vidéo avait déjà provoqué l’indignation. Le même procédé avait été utilisé par l’artiste sur lui-même pour montrer son innocuité, dans la vidéo Je suis innocent. Ce n’est pas la première fois que les œuvres d’Abdessemed soulèvent la polémique. La statue Coup de tête, installée en 2012 au Centre Pompidou et rappelant le geste de Zidane à la Coupe de monde 2006, avait provoqué de vives réactions, tandis que Don’t Trust Me, montrant l’abattage d’animaux, fut interdite à l’Art Institute de San Francisco en 2008.