Dans le sillage de la phénoménologie de la perception, les thèmes du ciel, du climat et de l'atmosphère, traditionnellement réservés, en tant qu'éléments d'« arrière-plan », au domaine de la représentation picturale et du tableau de paysage, ont acquis depuis une quarantaine d'années une autonomie certaine. Ce fut le cas par exemple dans le fameux Weather Project (2003) d'Olafur Eliasson qui, à l'aide d'un dispositif ample mais très simple (tubes lumineux, miroirs et brouillard artificiel) convia à la Tate Modern non seulement le soleil lui-même mais aussi son atmosphère. Le gigantesque Turbine Hall, baigné dans une nuée irradiante qui amplifiait et troublait sa spatialité, offrait alors à ses visiteurs, la plupart médusés, une expérience visuelle des plus intenses. Cette logique, qui vise à domestiquer le phénomène climatique pour l'intégrer au domaine de la sculpture, de l'espace et du temps réels, se fit jour notamment chez Robert Morris qui, avec son oeuvre Steam (1967), laissa se répandre dans l'air un nuage de vapeur issu des canalisations du chauffage urbain. Hans Haacke, avec Water in Wind (Mist) (1968), fit…