« Tous les Crétois sont des menteurs », assurait Épiménide, déclenchant le célèbre « paradoxe du menteur » qui passionne Neïl Beloufa, à l’image du titre de son exposition, « L’Ennemi de mon ennemi », qui renvoie, en dernière instance, à lui-même. « Je préfère partir de moi pour explorer les contradictions inhérentes à l’engagement, plutôt que de faire des affirmations péremptoires sur l’incohérence des autres. » Il envahit le palais de Tokyo de mobiles où sont exposés des documents de presse, des maquettes de musées de guerre, des reproductions de monuments aux quatre coins du globe, de propagande politique et de publicités, de simulations par jeu vidéo, d’agit-prop contestataire et d’œuvres d’art historiques (empruntées, réalisées par des copistes ou prêtées par d’autres artistes contemporains invités). Pour le curateur de l’exposition, Guillaume Désanges, « Neïl Beloufa arrive après une génération d’artistes qui pointaient l’artifice de l’histoire officielle, cherchant à créer des récits…
Neïl Beloufa, le régime des paradoxes
Explorant les mécanismes de représentation et de légitimation du pouvoir, l’exposition de Neïl Beloufa, au palais de Tokyo, assume le droit à la contradiction et met en évidence les paradoxes éthiques qui traversent la société et compromettent l’artiste.