Dans le catalogue de l’exposition « Art in the Age of the Internet », à peine inaugurée à l’ICA de Boston, la curatrice Eva Respini évoque l’art post-internet, associé à un groupe d’artistes « nés dans les années 1980 et travaillant à Londres, Berlin et New York ». Paris semblait, en effet, être passé à côté de ce débat, ayant finalement pris le train déjà en bout de course, contrarié et médisant. « Co-Workers » en 2015 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, était peut-être une introduction utile mais sur un sujet qui paraissait déjà clos. Il reste de cette mouvance le constat qu’il n’est plus possible de faire une distinction ou hiérarchie entre vie matérielle et virtuelle, et que cela se traduit aussi dans la façon de faire et voir de l’art. Le temps est venu alors d’être plus spécifique, sortant du récit de l’art adossé au progrès technologique.
Nicolas Bourriaud se tourne vers ce qu’il considère être le grand changement de paradigme de notre époque : l’Anthropocène, désignant notre ère dominée par l’impact des activités…